Le sociologue Bernard Lahire (ENS Lyon) vantait ce matin les travaux d'Erwin Goffman, dont je n'ai pas lu une ligne - dont un gros ouvrage de 600 pages, peu lu, intitulé "Les Cadres de l'expérience" (1974). Le "framing" étant la façon dont nous délimitons et séparons fait et fiction, ce qui nous importe et ce qui ne nous importe pas - d'où parfois des "ruptures de cadre", quand le hors-cadre déborde soudain dans notre expérience. Sa formation de documentariste lui aurait peut-être suggéré cette image.
Erwin Goffman est donc un sociologue de la vie quotidienne, de la présentation de soi, dont l'écriture a "recours à de nombreuses métaphores, souvent filées, empruntant notamment au registre théâtral, rituel, ou encore ludique" - et a étudié la théorie des jeux, avec Thomas Schelling.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Erving_Goffman
A la journaliste lui demandant ce qu'il pensait de la "liberté", Lahire répondant qu'il s'agissait d'un concept philosophique, pas d'un fait scientifique, et que c'était sans doute une "fiction utile", notamment dans le domaine du juridique.
(wiki encore)
La « stigmatisation » d'un individu intervient, pour Goffman, lorsqu'il présente une variante
relative par rapport aux modèles offerts par son proche environnement,
un attribut singulier qui modifie ses relations avec autrui et en vient à
le disqualifier en situation d'interaction. « Cet attribut constitue un
écart par rapport aux attentes normatives des autres à propos de son
identité » (…) Goffman classe ces stigmates dans deux catégories différentes : les
stigmates « visibles » et « invisibles ». Les premiers caractérisent les
attributs physiques et les traits de personnalité directement apparents
lors du contact social, les seconds regroupent toutes les facettes de
l'individu difficilement décelables lors d'un contact visuel avec
celui-ci. L'acteur va donc tout mettre en œuvre afin de cacher ce
stigmate ou en tout cas d'éviter qu'il ne constitue un malaise chez son
public. Goffman nomme « contacts mixtes » les interactions à risques entre normaux et stigmatisés. Le risque de « fausse note » y est théoriquement plus élevé. L'auteur met toutefois en garde ses lecteurs contre le risque de prendre trop au sérieux cette métaphore.
Cela fait écho avec ce petit article sur les femmes Asperger : "la différence invisible", titre l'une d'elle
http://madame.lefigaro.fr/bien-etre/syndrome-dasperger-elles-ont-decouvert-adultes-quelles-en-etaient-atteintes-210616-114898
A complèter par:
http://les-tribulations-dun-petit-zebre.com/category/les-zebres-ne-font-pas-des-chevaux/
Et aussi:
http://www.journaldesfemmes.com/maman/expert/64589/ces-enfants-doues-dont-on-ne-peut-calculer-le-qi.shtml
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