Dheepan: j'ai trouvé ça bien. Bien joué, bien tourné, très esthétique, assez poignant, avec une vraie montée du tragique - et un basculement final dans "le film de genre" quasi-onirique, délibéré (Audiard a pensé à "Taxi Driver", c'est évident; voire même aux film Luc Besson, si si…). Très bon film, parce que fort, et compliqué, et pas agréable, pour personne.
Dans le contexte actuel, c'est une petite bombe sur le plan "politique", les réactions agressives d'une partie de la critique le montrent - au moment de Cannes, déjà, c'était frappant d'entendre les critiques français des media, incapables de commenter cette palme, donnée par le jury des frères Cohen (qui a sans doute trouvé la vision, expressionniste plus que réaliste, mais du coup bien réaliste quand même, des exotiques cités françaises, aussi pittoresque que le Baltimore de "The Wire"), et qualifiée sur le champ de "surévaluée", parce que le film est désagréable, notamment pour la France comme terre d'accueil - mais pas non plus dans le sens attendu.
On reproche à Audiard d'avoir un message "confus" sur la question des réfugiés, de la "déréaliser" (mais c'est justement à mon avis un film "sur-réaliste", au sens d'un peu hallucinatoire). Les Inrocks et d'autres semblent découvrir au bout de plusieurs films qu'Audiard, comme artiste, a une philosophie de la vie très anarcho-individualiste (comme son papa!), et que ce qu'il veut montrer n'est pas sympathique!
Certains "n'avalent pas" l'inattendue, mais somme toute logique, "happy end", que je vous laisse découvrir! Si c'est un film à thèse, c'est assez déprimant… pour la France - mais je crois que ça n'est pas que ça non plus… Ce qui est réussi, c'est que ces personnages de "réfugiés" ont leur mot à dire, ils sont forts, ils ont leur idée des choses, qui n'est pas non plus celle de "la France", et ça déstabilise le spectateur nombriliste - et du coup ils existent.
25 Mai 2015, 07:48
Ce qui ne m'amuse guère, c'est
que J. Audiard m'a piqué une idée de scénario - si si, les forumistes en
ont été témoins, mais les archives anciennes ont disparu. Certains se
souviendront que, dans les vieux forums du Monde qui s'écharpaient
autour de Gaza, pas mal d'interventions de votre serviteur semblaient
énerver tout le monde, à la limite du bannissement, parce que pour
apaiser les passions, je suggérais aux querelleurs de consacrer plutôt
une part de leur énergie à parler du plutôt Ski Lanka et de la cause
tamoule. Ou du Thibet, mais ça je crois que c'est cuit.
Cela dit, Audiard en étant palmé par un jury d'artistes étrangers à la fois talentueux, gentils, et indifférent aux querelles politiques et identitaires françaises, fait une bonne farce d'anar de droite aux commentateurs de nos media, qui vont être embarassés, avec son Rambo ou Charles Bronson tamoul, épris d'ordre et de propreté (il est le "gardien" de la cité!), qui nettoie les dealers institutionnalisés au fusil à pompe! Ah ben non, j'ai pas vu le film, mais c'est ça, non? "Un film de genre", dit Audiard, comme en faisaiant les USA dans les années 80, ou les asiatiques actuellement
Cela dit, Audiard en étant palmé par un jury d'artistes étrangers à la fois talentueux, gentils, et indifférent aux querelles politiques et identitaires françaises, fait une bonne farce d'anar de droite aux commentateurs de nos media, qui vont être embarassés, avec son Rambo ou Charles Bronson tamoul, épris d'ordre et de propreté (il est le "gardien" de la cité!), qui nettoie les dealers institutionnalisés au fusil à pompe! Ah ben non, j'ai pas vu le film, mais c'est ça, non? "Un film de genre", dit Audiard, comme en faisaiant les USA dans les années 80, ou les asiatiques actuellement
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire