mardi 10 janvier 2017

Miscellanées (empruntées au petit livre connu de Ben Schott, 2005):

Loi de Hofstadter (Douglas, mathématicien et philosophe américain): "Un travail demandera toujours plus de temps qu'on le pense - même en prenant en compte cette loi".

Les sept sages :
SOLON d'Athènes: Rien de trop
CLEOBULE de Linde: La mesure est le meilleur des choses
PITTACOS de Mitylène: Saisis le moment opportun
PERIANDRE de Corinthe: La pratique est la clé de tout
BIAS de Priène: La plupart des hommes sont méchants
CHILON de Lacédémone: Connais-toi toi-même
THALES de MIllet: La mort ne diffère en rien de la vie

Gaz rares (mono-atomiques, stables - quasi-inertes): hélium, néon, argon, krypton, xénon, radon

Rois Mages: Gaspard Tarsis encens - Melchior Aarabie or - Balthazar Ethiopie Myrrhe

12 Césars: Auguste Tibère Caligula Claude Néron Vespasien Titus Domitien Nerva Trajan Hadrien Antonin

7 Collines de Rome : Palatin, Aventin (46m), Capitole, Quirinal (69m) Viminal, Esquilin, Caelius

Le roi Birman Nandabayin serait mort de rire en apprenant de l'ambassadeur de Venise que celle-ci n'avait pas de roi, en 1599.

vendredi 6 janvier 2017

Où je m'autocite:

Je pense de fait que pas mal de comportements s'expliquent par ce sentiment que je nomme "d'extranéité".

Extranéité

A.− Qualité d'étranger. "Le nombre toujours croissant des jeunes gens résidant en France, qui excipent de leur extranéité pour échapper à la loi du recrutement" (Mal Randonds Lar. 19e).

B.− Caractère de ce qui est étranger à quelque chose. "Le mystique ressent, au contraire, l'extériorité, ou plutôt l'extranéité de la « source » des images, des émotions (...) qui lui parviennent par voie intérieure" (Valéry, Variété V,1944, p. 275).

Prononc. et Orth. : [εkstʀaneite]. Cf. extra-. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1619 dr. « qualité d'étranger » (Loix et Coustumes du Pays du Franc, XXXV, Nouveau Coutumier Général, t. 1, p. 606); 2. 1913 p. ext. (P. Valéry, Cahiers, vol. 1, 1161 − Gallimard, 1973 − ds Quem. DDL t. 7). Dér. savant du lat. extraneus « de l'extérieur, étranger » dér. de extra (v. extra-), sans doute par l'intermédiaire du lat. médiév. extraneitas (attesté dans le domaine angl. au xiiies., cf. Latham).


Qui s'en trouve en être affligé, la constate ou s'en découvre soudain frappé, peut basculer du côté de l'Unheimlich, "l'inquiétante étrangeté" de ce qui se présentait jusqu'alors comme familier, qui préside à tous les dérapages: le monde devient alors complètement "faux", et on peut se fixer la mission de le re-rendre "vrai". En rejoignant l'EI par exemple.

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27inqui ... nget%C3%A9

La conversion, ou l'engagement terroriste, et a fortiori l'acte terroirieme même, relève alors de ce qu'on a pu appeler "l'extimité" - on jette son malaise à la face du monde, en mettant à l'extérieur ce qui était intérieur. C'est la panique du secret inavouable, soudain révélé…

"Heimlich a plusieurs significations. C’est d’abord ce qui fait partie de la maison (häuslich), de la famille. Cela concerne l’intimité, une situation tranquille et satisfaisante. Heimlich est aussi synonyme de dissimulation, de secret, de peu sûr ou même de sacré. La pièce heimlich de la maison correspond aux WC, un art heimlich s’apparente à de la magie. Un- est un préfixe antonymique, Unheimlich est le contraire de heimlich, au sens premier comme au sens second. En effet, il peut correspondre à une situation mettant mal à l’aise, qui suscite une angoisse, voire de l'épouvante ; et à un secret divulgué, qui est sorti de l’ombre alors qu’il devait rester confidentiel. En 1959, Lacan inventa le mot 'extimité'. Cette expression donnait l'idée de quelque chose intérieur, appartenant au sujet, et en même temps non pas reconnu en tant que tel – rendant le sujet mal à l’aise et appréhensif."
Où je m'autocite:

"Oui, je pense également qu'ici Peillon s'exprime n'importe comment d'abord parce que l'intellectuel (persistant) en lui sait qu'ici il dit n'importe quoi (car ce n'est pas une analyse, même pas une conception plausible, mais une élucubration vaseuse, confusionniste, électoraliste - qui par ailleurs doit être suffisamment MAL énoncée pour être "convaincante" étant donné le public bas de plafond auquel elle s'adresse). "Son subconscient se révolte", bien dit… ou bien alors, c'est une rhétorique supérieure?

Quand il était ministre, déjà, j'avais constaté sa capacité à énoncer des trucs absolument pas convaincants, d'un air à la fois absolument pas convaincu, et absolument catégorique voire agressif, ce qui signifiait: "bon, vous savez que c'est des conneries et que je suis de mauvaise foi, et moi aussi, mais je vais le faire quand même, parce que ma conception (réfléchie?) de la politique, c'est de passer en force au nom de l'idéologie!…"
Et voilà, c'est réussi! Ce que j'appelais, de la part de Peillon, la "rhétorique supérieure" dont le visée électoraliste est d'abord confusionniste, prouve, ici même, son efficacité.

Peillon parlait de la pseudo-persécution que subiraient/pourraient subir les mususlmans en France, en renvoyant abusivement aux juifs sous l'occupation - et tout le monde tombe dans la panneau, et se met à récapituler, en historiens scrupuleux, ce qui s'est passé il y a 40 ans (n'est-ce pas).
Ce qui, justement et même précisément, n'a aucun rapport avec la situation présente, et surement pas avec la "question musulmane", qui n'est pas du tout la "question juive" chère à Sartre.
Triomphe donc du confusionnisme, quand un peu tout et n'importe quoi, posant de réels et actuels problèmes, est sensé rappeler les plus sombres heures, etc…
C'est toute une pratique rhétorique abusive et délibérément confusionnante, visant généralement la pure expression d'une conviction contre-factuelle, que celle de l'antécédent, c'est à dire celle du "jamais", du "déjà" ou du "toujours"…

EX: "la France a toujours été un pays d'immigration"
EX: "le monde a déjà connu des périodes de réchauffement"
EX: "jamais la justice n'a été aussi sévère"

Dans tous les cas, je crois quon peut répondre: "bon, soit, admettons, mais en fait… non, "not relevant"!" - car en vérité, ces situations historiques sont si distinctes que ça n'a rien à voir! Si "on" veut y faire voir ou affirmer des équivalences, c'est en fait pour justifier un agenda présent, ou excuser une impuissance présente!"

lundi 21 novembre 2016

J'ai passé deux jours à Paris, chez un ami à la bibliothèque d'autant plus fournie qu'elle a été complétée par des dons de livres récents. J'ai donc profité de l'occasion pour feuilleter:

• la biographie de Fouché par Emmanuel de Waresquiel, "Les silences de la pieuvre" : j'y ai appris que les 209 crânes des mitraillés (au canon) de 1793 dans la "plaine des Brotteaux" se trouvent dans la petite église domincaine à côté de chez moi. Et que le tribunal révolutionnaire de la place des Terreaux rendait sa sentence souvent en un geste: toucher la hache = guillotine, toucher le front = fusillade.
• "Le Choc des civilisations" de Samuel Huntigton (1997), enfin: cela m'a semblé très sobre et raisonnable. Je retiens les schémas de la réaction à la modernisation, qui provoque ré-identarisation; et de la complexité des conflits à plusieurs acteurs et "niveaux" (où les soutiens internationaux ne sont plus idéologiques, mais civilisationnels). Bonne analyse du conflit de Yougoslavie, basée sur la démographie. Et des 6 motifs qui peuvent rendre "l'islam" structurellement ou contingentement agressif…
• de Jared Diamond, Guns, Germs, and Steel: The Fates of Human Societies, à savoir
De l'inégalité parmi les sociétés : Essai sur l'homme et l'environnement dans l'histoire (2000). J'en rentiens la "question de Yari" ("pourquoi les blancs ont tant de "cargo"…?"); et le chapître sur comment l'Afrique devient noire (migration de bantous, auparavant minoritaires): encore la démographie…
• une page du J_P Kauffmann, "Outre-terre", sur la bataille d'Eylau et "l'impossibilité de la reconstitution": juste la page, comme par hasard, où des antiquaires quarantenaires, qui "comme beaucoup de gens de leur génération, n'ont d'autre culture que cinématographique", comparent la charge des 15000 cuirassés à Eylau, à celle des Rohirrim du film de P. Jackson…
• "Géopolitique du goût. La guerre culinaire" (2015) de Christian Boudan: où est soulignée la façon dont l'islam (l'interdiction du vianigre!) a "fossilisé" la cuisine nord-afrcaine, en la cantonnant dans les goûts sucrés…
• de Michel Goya, "Sous le feu : La mort comme hypothèse de travail" (2014): je retiens le fait que la mesure de l'efficience au combat doit prendre en compte la sous-efficience de la majorité des gens, et la chance…

lundi 24 octobre 2016

Notre modèle démocratique repose sur des droits créances et un haut niveau de dépenses sociales, qui nécessite une croissance forte et un taux de chômage faible. Pour avoir cette forte croissance, vous avez besoin d'une économie ouverte pour écouler vos surplus et pour rester compétitifs dans une économie ouverte, vous devez maintenir des salaires bas et pour cela avoir recours aux travailleurs immigrés. Ôtez un maillon de la chaîne et le système tombe.
On veut avoir une croissance tirée par les exportations. C'est la politique menée par quasiment tous les pays. Malheureusement comme il est impossible que tous les pays aient un excédent commercial, on ne voit pas trop où tout ca peut mener, sinon dans le mur

mardi 18 octobre 2016

Pas très original sans doute, et en apparence un peu fumeux: les 3 monothéismes reflètent chacun une "spécialisation" correspondant à l'une des fameuses 3 fonctions de Dumézil… Le type est cependant sérieux (EHESS), et la référence me vient d'une note de bas de page du petit livre pas mal de Régis Debray, "Les communions humaines" (2005)

Dans une conférence, ce Jean Lambert résume ses thèses:

http://trans-ferir.blogspot.fr/2008/10/le-singulier-systme-des-monothismes-par.html

Le petit meta-récit commun aux religions monothéistes est amusant:

"On peut résumer en six gestes la brèche prophétique : 1) Au nom du dieu ancien de vos pères ; 2) une parole est adressée ; 3) à un ramassis de peuples, une population transethnique, et déclassée ; 4) l’invitant à sortir de l’idéologie, par l’exode (l’émigration géographique est la métaphore de cette sortie du religieux) ; 5) vers une utopie, une Terre Promise ; 6) édifiant une solidarité nouvelle, bousculant Souveraineté, Militance et Production.
Au total: on attendait une révolution mushite, sans autre roi que Dieu, sans médiateur, un étrange peuple transethnique sans état, ni patrie ni sol, mais avec sa charte d’obligations. Et ça rate !"

lundi 17 octobre 2016

octobre 2016: se remettre en tête la triade de termes relatifs au peuple: démos, ethnos, génos. Le peuple politique votant, le peuple culture/valeurs, le peuple de même extraction.
Les dialogues de sourds viennent comme souvent de l'ignorance parfois délibérée des diverses acceptions des termes. ou du refus de prise en compte de leur évolution - qu'il s'agisse de "baccalauréat, famille nombreuse, libertés, décence, religion", etc, on oublie soigneusement d'historiciser l'emploi que l'on fait du terme, et parfois ce sont deux conceptions historiques que l'on entend ne pas s'entendre…