jeudi 8 mars 2018

Chevillardises:

Lisant - découvrant -  Eric Chevillard, son "Autoficif" que par ailleurs je consultais de temps à autres, avant, sur le net (il en a retiré les dix dernières années, dès que le gros livre est paru, dommage, mais compréhensible), je me suis dit, au bout de quelques centaines de pages: "voici bien un artiste singulier, inimitable. Il invente et propose une forme stricte et flexible, sans forme mais absolument reconnaissable puisqu'indexée à l'espace, trois paragraphes, et au temps, le journalier, facile et complexe, humoristique et inimitable" me disais-je. Cela donne envie de l'imiter.

De même je souffre de phobie sociale. C'est pourquoi je suis devenu conférencier: il suffit de faire abstraction des gens.

En toute chose, il se sent tel un amateur de disco: le temps du disco est achevé, "mort" sans doute; il a bien essayé de se "mettre" aux styles musicaux qui lui ont succédé sur la scène sociale - new wave, grunge, il a même cru parfois y trouver un présent possible. Mais finalement, il doit se faire une raison: c'est bien le disco qu'il aime encore, obstinément, et rien que cela. Désormais, il vit entouré de jeunes gens qui ne savent même pas ce que le disco fut au juste jadis, ou qui, pire, le "redécouvrent" et en livrent de plus ou moins exacts pastiches. Et lui n'a diantre aucune idée de ce que la jeunesse désormais écoute, ni même de ce qu'elle peut bien faire, coiffée d'écouteurs et penchée sur ses téléphones portables - et nulle part on n'entend plus de musique.


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