Dictionnaire populaire illustré d'histoire naturelle : comprenant la botanique, la zoologie, l'anthropologie, l'anatomie... (2e édition) / par J. Pizzetta (1880-1900-1930)
(article "Parasites")
— C'est une des lois générales de la nature que
la vie s'entretienne aux dépens de la vie, que
l'existence des uns s'alimente par la mort des
autres, et rien ne pouvant venir de rien, il faut
bien, pour que l'organisation continue ses phases,
que ce soit aux dépens de quelque chose. La
vie est tout à la fois but et moyen, et les êtres
organisés sont nés pour se servir mutuellement
de pâture. La plante pousse plus vigoureusement
lorsque ses racines sont plongées dans un sol fer-
tilisé par des débris animaux, et l'animal à son
-tour vit soit de végétaux, soit de chair pour servir
lui-même plus tard de proie et de nourriture à
quelque autre espèce. L'animal carnassier suppose
nécessairement des animaux herbivores, comme
ceux-ci supposent des plantes. C'est une suite de
dominations, vivant les unes aux dépens des autres.
C'est un mal nécessaire, une loi fatale, sans la-
quelle le monde ne pourrait exister. Que devien-
drait la terre, si tous les germes animaux et végé-
taux se développaient librement ? Il ne resterait
bientôt plus assez de place dans l'air, dans les mers,
sur les continents, pour les innombrables descen-
dants de la population primitive, et nous verrions
toutes les plaies d'Égypte désoler à la fois la terre.
Rien de tout cela n'est heureusement à craindre.
Guidé par les instincts que la nature prévoyante a
mis en lui, chaque être travaille à conserver la
place qui lui est réservée, et il concourt à son insu
à assurer cet ordre admirable qui se manifeste
dans le monde. De là ces combats pour la vie, ces
luttes incessantes qui se livrent sur tous les points
du globe et qui sembleraient devoir finir par l'ex-
termination des races entières, si la fécondité iné-
puisable de la nature n'était là pour réparer toutes
les pertes.